Ce temps de pause digestive repris par toutes les religions, a pour but de mettre au repos notre système digestif et aider notre corps à se régénérer par lui-même d'un point de vue physique, physiologique, psychique et spirituel.
Mais que ce passe-t-il concrètement lorsque l'on jeûne ?
A chaque digestion notre corps dépense entre 30 et 50 % de son énergie pour digérer. Pour peu que l'on mange sans faire de longs temps de pause entre chaque repas (4 à 5 heures le temps d'une digestion moyenne) notre estomac est alors sans arrêt en train de digérer et donc de travailler.
A force cela épuise l'organisme, crée de l'inflammation, de la fatigue, des surcharges pondérales, métaboliques et mentales.
Ainsi s'octroyer un temps de repos digestif permet à notre organisme d'utiliser son énergie là où le corps en a besoin pour se nettoyer et permettre à nos cellules de bien se renouveler d'où l'importance du sommeil dans notre santé.
Notre corps utilise ses réserves pour les transformer en carburant. En effet, le fait de ne plus apporter de carburant à notre corps, ce dernier va utiliser ses propres cellules et réserves pour s'auto-alimenter.
Dans nos muscles et dans notre foie notre corps y stock du glycogène pour pouvoir libérer du glucose (sucre) dans le sang dès que nous avons besoin d'énergie. Lorsque ses réserves s'épuisent au bout de 3 jours de jeûne environ, le corps se met à créer son propre carburant et pour se faire il va d'abord utiliser tout ce qu'il a en excès : les graisses, toxines et déchets stockés pour les transformer en "aliment".
Ce mécanisme permet de ne pas s'attaquer directement à nos tissus les plus nobles, protéines, enzymes, muscles, hormones, neurotransmetteurs. Simultanément le corps va également se mettre à créer des acides gras dont nos neurones ont besoin pour carburer, c'est le mécanisme de création de corps cétoniques, dont le cerveau est très friand.
Lorsque l'on tombe malade, il est conseillé de reproduire ce que nos amis les animaux font : c'est à dire jeûner et dormir. Dormir, lorsqu'on a une activité professionnelle bien remplie ce n'est pas toujours possible, mais aller se coucher plutôt si ! Et boire un bouillon aussi. Cela permet donc à notre immunité d'avoir 100 % de notre énergie pour combattre le mal qui nous affaibli et de ne pas l'utiliser pour la digestion de nos repas.
Il existe différentes façons de jeûner.
* Le jeûne intermittent : jeûner entre 10 et 16 h, permet de mettre au repos son système digestif. Le faire un jour par semaine, est une excellente façon de garder son poids de forme et d'éliminer certains excès fait durant la semaine.
* Le jeûne hydrique : fait de jeûner tout en continuant à apporter un apport hydrique, via l'eau, les infusions, ou les jus de légumes qui sont riches en minéraux, vitamines et oligo-éléments. Ce qui permet de ne pas déséquilibrer les échanges ioniques (calcium, potassium) et de permettre au corps de mieux gérer cette détox.
C'est notamment ce que propose le jeûne de Buchinger qui est basé sur un bouillon de légumes quotidien.
Le jeûne est la technique ultime de détoxination. Donc pour bien le vivre il est conseillé de se faire suivre par un professionnel médical ou paramédical, car il n'est pas conseillé à n'importe qui. En effet, les enfants, les femmes enceintes ou allaitantes, les personnes ayant un ulcère, et les personnes étant très fatiguées, ou ayant une vitalité très basse ne peuvent pratiquer cette technique.
* Enfin, un jeûne prolongé au-delà de 7 jours, qui nécessite un avis et suivi médical.
Il se pratique de préférence une fois par an au moment du printemps.
Pour qu'il soit bien vécu et efficace, il convient de respecter quelques étapes:
- On commencera une semaine avant de jeûner une descente alimentaire, durant laquelle on supprime petit à petit toutes les sources alimentaires pro-inflammatoire comme le café, l'alcool, le tabac, le gluten, les viandes rouges et petit à petit les céréales, légumineuses et viandes maigres.
- Cela permet d'entrer dans la semaine du jeûne de manière plus douce afin de ne pas subir une crise curative trop forte. La crise curative s'apparente à des maux de têtes violents, tachycardie, baisse de tension et tout autre sorte de désagréments.
Durant cette semaine il est important d'être à l'écoute de son corps et de son état de fatigue. Il convient de le faire dans un cadre reposant et si possible en dehors de chez soi dans un lieu dédié afin de le vivre pleinement tout en étant accompagné par des professionnels qui seront vous soutenir dans les phases sensibles.
- Enfin la troisième semaine est dédiée à la reprise alimentaire, il s'agit d'introduire petit à petit la nourriture en respectant un certain protocole afin que le corps ne soit pas choqué de recevoir à nouveau des aliments. Ce processus de jeûne doit être accompagné de techniques hygiénistes, tels que les lavements du colon afin de ne pas garder en soi les déchets de nos aliments ou les toxines que notre corps élimine.
Il s'agit d'un temps pour soi qui permet au corps et au mental de se purifier. C'est une technique ancestrale qui mérite d'être expérimentée avec l'aide de naturopathes ou sous contrôle médical pour un jeune prolongé.
Les conseils communiqués dans cet article ne se substituent en aucun cas à un avis médical personnalisé.
Olivia Haquin
Naturopathe spécialisée en Feng Shui